Musicien anti-doctrinaire n’ayant laissé aucun écrit théorique, à la différence de son contemporain Wagner, Verdi s’inscrit à la suite de Rossini, Bellini et Donizetti, et constitue le lien entre le mélodrame du début du siècle et le drame musical que symbolise l’œuvre de Wagner.
L’évolution que Verdi impulse n’est pas lisible dans la progression de son œuvre, mais plutôt dans les principes qui se dégagent de ses compositions au fur et à mesure, comme l’importance de la théâtralité du sujet et de la mélodie.
Verdi étudie au conservatoire de Milan grâce à son protecteur Barezzi, qui découvre le talent du jeune musicien alors qu’il remplace son instituteur à l’orgue du village. Verdi travaille sur les œuvres des grands maîtres allemands aussi bien qu’italiens. Il présente avec succès son premier opéra en 1838, Oberto. Mais ce n’est rien comparé au triomphe de Nabucco, dont le chœur « Va pensiero » devient l’hymne symbolisant la résistance de l’Italie à la domination autrichienne.
Le succès est à nouveau au rendez-vous pour ses opéras suivants, Les Lombards (1843) et surtout Macbeth (1847), dans lequel il perfectionne l’orchestration. Le travail psychologique qui y est esquissé domine tout à fait dans la « trilogie », Rigoletto (expression des émotions contradictoires), Le Trouvère (trio amoureux) et La Traviata (souplesse du langage). Les créations se poursuivent, notamment à Paris ; Verdi est confronté à de nombreuses commandes, mais mène entre-temps une carrière politique en tant que député (1861-65).
La fin de sa production est marquée par deux œuvres particulières : Otello, opéra foisonnant de nouvelles formules musicales, et Falstaff, seule grande comédie lyrique de Verdi. Dans un dernier éclat de rire, Verdi transmet à un public devenu complice une œuvre enlevée et fidèle à son amour de la voix.