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Claudio MONTEVERDI

Compositeur italien (Crémone 1567 – Venise 1643)

Claudio Monteverdi est un compositeur italien dont l’œuvre marque la transition entre musique de la Renaissance et musique baroque.

 

Dans le cadre d’études humanistes, Monteverdi étudie l’orgue, la viole, le chant et le contrepoint, auprès de Marc Antonio Ingegneri. Après avoir publié de petits cantiques sacrés et des madrigaux à 4 voix, il se fait connaître à vingt ans lors de la parution de son premier Livre de madrigaux  à 5 voix ; les deux suivants suivent de peu – il y en aura huit en tout. En 1590, Monteverdi est engagé par le duc Vincenzo de Mantoue, comme instrumentiste puis une décennie après comme maître de chapelle. Il se consacre aux madrigaux et à la musique sacrée (Les Vêpres de la Vierge ), mais également au genre nouveau de l’opéra, d’abord avec L’Orfeo  en 1607. Cette œuvre scénique reprend le même sujet que L’Euridice  de Peri  (1600), le mythe d’Orphée et Eurydice ; c’est un immense succès, qui marque d’après certains la naissance de l’opéra. En 1608, le Lamento issu de l’Arianna, deuxième ouvrage lyrique de Monteverdi, suscite un tel engouement que Monteverdi en réutilise deux fois la musique.

En 1613, Monteverdi devient maître de chapelle de San Marco de Venise, poste qu’il occupe jusqu’à sa mort. Il compose une œuvre abondante, principalement des livres de musique religieuse, mais aussi beaucoup d’œuvres dramatiques dont la majorité sont perdues aujourd’hui. De cette période, il nous reste cependant deux opéras majeurs, Le retour d’Ulysse dans sa patrie  (1640) et Le couronnement de Poppée  (1643).

Le style de Monteverdi symbolise l’évolution de la polyphonie, caractérisée par l’abandon définitif du système modal et l’apparition des effets propres au baroque, comme l’adresse plus directe à la sensibilité des auditeurs grâce à la mise en valeur d’une voix soliste.

Monteverdi

Monteverdi en six dates

1601 : maître de chapelle à Mantoue

1605 : publication du livre 5 de Madrigaux, où Monteverdi expose dans sa préface l’opposition entre style nouveau et style ancien (observation stricte des règles du contrepoint)

1608 : L’Arianna, deuxième œuvre lyrique de Monteverdi, dont il ne subsiste que le Lamento

1613 : maître de chapelle à la basilique Saint-Marc de Venise

1630 : Monteverdi est ordonné prêtre

1641 : Selva morale e spirituale, recueil de pièces sacrées de différents styles

Monteverdi en six œuvres

1607 : L’Orfeo, opéra – première œuvre scénique de Monteverdi

1610 : Vespro della Beata Vergine  (Vêpres à la Vierge)

1610 : Missa in illo tempore

1638 : Madrigali guerrieri e amorosi, livre 8 de ses Madrigaux

1641 : Il Ritorno d’Ulisse in Patria, opéra en un prologue et 3 actes

1643 : L’incoronazione di Poppea  (Le Couronnement de Poppée), opéra en un prologue et 3 actes

source de France Musique

Claudio Monteverdi : 10 (petites) choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur le compositeur de l'Orfeo.

 

Le 15 mai 1567, Claudio Monteverdi est baptisé à Crémone, en Italie. Voici 10 (petites) choses que vous ne savez (peut-être) pas sur le compositeur de l'Orfeo, de célèbres madrigaux, ainsi que du Retour d'Ulysse dans sa patrie.

Un orchestre à sa disposition

 

Claudio Monteverdi commence à travailler comme chanteur et joueur de viole pour le duc de Mantoue à l’âge de 28 ans. Douze ans plus tard, il obtient le poste convoité de maître de musique à la cour de Mantoue. Sous la protection du duc Vincent Ier de Gonzague, Monteverdi dispose d’un petit orchestre talentueux. Il en a beaucoup profité pour composer et mettre en oeuvre ses envies musicales. Et son orchestre le lui a bien rendu.

Star de l’époque

 

Beaucoup de compositeurs ont connu un succès posthume. Ce n’est pas le cas de Monteverdi. Le musicien a vécu ses heures de gloire vivant, et jusqu’à son décès il n’a eu de cesse d’être reconnu comme le musicien le plus célèbre d’Italie et d’Europe. A sa mort, en 1643, des funérailles grandioses sont organisées dans la basilique Saint-Marc à Venise pour lui rendre hommage.

Pourquoi un tel succès ? Peut-être pour son avant-garde musicale. Monteverdi ne se contente pas de composer, il explore, s’inspire de ses prédécesseurs tout en apportant une touche de modernité, de nouveauté dans sa musique.

Oublié pendant 2 siècles et demi

 

A cette époque, qui dit succès ne dit pas pérennité. L’oeuvre de Monteverdi tombe vite dans l’oubli. Ce fut le cas de nombreux compositeurs de la Renaissance puis du baroque. Jusqu’au XIXe siècle, on écoute de la musique contemporaine et la musique baroque est « incompréhensible » pour l’époque, selon les mots du musicologue Philippe Beaussant. Il suffit de quelques années pour qu’un compositeur star ne soit remplacé par un plus jeune, plus doué ou plus avant-gardiste.

Il faut attendre le début du XXe siècle pour que les oeuvres de Monteverdi soient exhumées grâce notamment à Vincent d’Indy. Ce compositeur français reprend l’Orfeo de Monteverdi à la Schola Cantorum de Paris en 1905.

L’émotion avant tout

 

Monteverdi ne se contente pas de suivre les préceptes de ses prédécesseurs. A travers sa musique, notamment avec ses livres de madrigaux, il laisse parler l’émotion. Le madrigal (musique profane a cappella) de Monteverdi exprime tous les sentiments humains, des plus profonds aux plus légers.

Le compositeur attache une grande importance au texte. Quand il reçoit le livret du poète Striggio pour un projet d’opéra, il répond : « Comment pourrais-je provoquer l’émotion par [vos personnages]... L’arianna me poussait à pleurer, l’Orfeo m’incitait à prier mais cette fable-ci, je ne sais quel est son propos, je ne sens pas qu’elle me porte naturellement vers une fin qui m’émeuve » (extrait de Histoire de la musique occidentale, Jean et Brigitte Massin, Fayard).

Un ennemi devenu admirateur

 

Parmi ses plus grands détracteurs, Giovanni Maria Artusi, théoricien, condamne « ces œuvres insupportables à l’oreille », notamment les madrigaux présentés dans les IVe et Ve livres de Monteverdi. Pour lui, l’utilisation de certaines harmonies ne correspond pas à sa vision de la musique : « Les sens sont devenus fous », écrit-il à propos de la musique du compositeur.

Mais un jour, le frère de Monteverdi prend sa défense et répond aux critiques de son grand ennemi. Ses mots suffisent à convaincre Giovanni Artusi qui devient alors un fan absolu de la musique de Monteverdi…

Son frère aimé

 

Après la création (et le succès) de son opéra Orfeo, Monteverdi reçoit de nouvelles critiques d’Artusi qui le pousse à répondre. Mais il n’a pas le temps, comme le précise son frère Julio Cesare : « Étant au service d’un grand prince, il [Claudio Monteverdi] est occupé la plupart du temps, soit à des tournois, ballets, comédies ou divers concerts, soit enfin à jouer de la viole bâtarde. Charges et études qui ne sont sans doute pas aussi ordinaires que le laisserait entendre son contradicteur ».

Dans la préface de ses Scherzi musicali (sortis en 1607), Julio Cesare prend donc la défense de son frère. Un geste qui lui permet de faire changer d’avis son détracteur.

Des madrigaux coquins

 

Parmi ses huit livres de madrigaux, le septième reprend des textes sensuels, voire érotiques. « On a pour la première fois chez Monteverdi un vrai érotisme », témoigne le chef associé des Arts Florissants Paul Agnew dans une interview à CultureBox.

Parmi ces poèmes, on retrouve l’idée de désir et des considérations sur la bouche, les lèvres, les baisers comme dans Con che soavita de Giovanni Battista Guarini :

"Lèvres douces et parfumées    
Je vous embrasse ou je vous écoute    
Mais quand je profite d’un plaisir, je me prive de l'autre."

Ordonné prêtre

 

Malgré les apparences de ses madrigaux coquins, Monteverdi est ordonné prêtre en 1632, il a alors 65 ans. Cette fin de vie, il la consacre à la composition : on peut compter une quarantaine d’oeuvres sacrées et deux opéras qui nous reste aujourd’hui : Le retour d’Ulyssedans sa patrie (1640) et Le couronnement de Poppée en 1643.

Père de l’opéra

 

On le surnomme ‘père de l’opéra’ avec son Orfeo, longtemps considéré comme le premier opéra jamais composé. Seulement le compositeur n’a pas inventé le style opératique. Deux oeuvres proches de l’opéra tel qu’on le connaît aujourd’hui ont été créées avant son chef d’oeuvre : Dafne par Jacopo Peri en 1597, et Euridice par ce même Peri.

Si l’Orfeo de Monteverdi est si important, c’est par son audace musicale : il met en valeur l’émotion des personnages à travers la musique et non le texte seul. C’est un déchirement entre les styles anciens et modernes.

L’Orfeo et le décès de son épouse

 

Quand il aborde la composition de l’Orfeo, Monteverdi vient de voir naître son deuxième enfant, Massimiliano. Cette naissance affaiblit Claudia, l’épouse de Monteverdi, dont la santé se détériore jour après jour. Certains y voient le destin d’Eurydice dans le livret de Striggio… Hasard ou coïncidence, l’épouse du compositeur meurt en même temps qu’il achève la partition de son célèbre opéra.

Ecouter l'ORFEO

L'intrigue :

 

Alors que bergers et nymphes chantent l’amour d’Orphée et Eurydice, Orphée prie le soleil de bénir son couple. Tout entier à son bonheur, il chante pour les arbres, les Dieux, et par la magie de ses vers, parvient même à émouvoir les pierres. Soudain, la Messagère vient annoncer à l’assemblée horrifiée la mort subite d’Eurydice, mordue par un serpent. Brisé, Orphée décide de rejoindre son amour au royaume des morts. Guidé prudemment par l’Espérance, il parvient aux Enfers. Là, il doit franchir le Styx, que Charon lui interdit, malgré ses chants envoûtants. Mais Orphée déjoue les pièges… et passe. Pour récompenser sa témérité, Pluton décide de lui rendre Eurydice, à condition toutefois qu’il ne se retourne pas vers elle lors de son retour sur terre. Les retrouvailles d’Orphée et Eurydice sont de courte durée, car sitôt leur voyage entamé, Orphée succombe à la tentation et regarde son Eurydice – perdue à tout jamais. Accablé, il choisit de renoncer à l’amour, avant que son père, le Dieu Apollon, ne le mène au ciel, d’où il pourra admirer pour l’éternité sa chère Eurydice.

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Date de dernière mise à jour : Jeu 04 août 2022