Fauré : Après un rêve
Malgré sa profondeur de son et le poids de son timbre, le violoncelle est tout autant capable d'une souplesse et d'un onirisme lyrique semblable à la voix humaine, amplement exploité par les compositeurs à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.
Première des Trois Mélodies op.7 de Gabriel Fauré, Après un rêve est initialement composé pour voix et piano. Adaptée d'un poème italien anonyme traduit en français par Romain Bussine, l'histoire raconte une envolée onirique entre amoureux avant que le rêve ne prenne fin au réveil du rêveur, ce dernier suppliant de retourner à ce monde de rêve. Ce n'est qu'en 1910 que la chanson est transcrite pour le violoncelliste par Pablo Casals, une transcription devenue légendaire. Malgré le manque de paroles, cet appel au désir retient néanmoins toute sa puissance émotionnelle grâce à la voix du violoncelle.
« Hélas! Hélas! triste réveil des songes / Je t'appelle, ô nuit, rends-moi tes mensonges, / Reviens, reviens radieuse, / Reviens ô nuit mystérieuse! »